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Peut-être est-ce la position ambiguë de ce qui fut le livre de chevet des radicaux autant de gauche que de droite qui l’a fait glisser dans les failles de la mémoire historique ? Écrites par le plus éminent des marxistes de France au moment précis où le prolétariat y était au faîte de sa puissance, les Réflexions sur la violence s’attellent à en illustrer les secrets non seulement historico-politiques, mais également psychologiques. La violence y acquiert un statut inédit : ni plus moyen ni fin, elle devient la manifestation de la division de classe au cœur du social, contre une entropie démocratique ne permettant aucune autonomie. Or, de cette autonomie dépend la possibilité d’une articulation entre les idées et les conditions d’existence sans laquelle une présence révolutionnaire ne pourrait jamais se conjuguer au présent, restant prise dans l’ingénierie du futur et l’imitation du passé propres à l’utopisme. Au fil des pages, l’image mythique qui nous est restée du syndicalisme révolutionnaire de la Belle Époque en vient à discerner son origine dans le fait même que ses protagonistes ont vécu la grève générale comme l’émanation d’un mythe.
Ingénieur des ponts et chaussées jusqu’à l’âge de 45 ans, Georges Sorel (1847-1922) se consacre à la théorie marxiste à partir de l’Affaire Dreyfus et devient la figure de proue du syndicalisme révolutionnaire. Après avoir fréquenté les milieux monarchistes, il revient au communisme avec la guerre. On lui doit notamment : L’Avenir socialiste des syndicats (Librairie de l’Art social, 1898), Les Illusions du progrès, (Marcel Rivière, 1908) et Matériaux d’une théorie du prolétariat (Marcel Rivière, 1919).
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Feedback?November 24, 2013 | Edited by Alf Meier | Edited without comment. |
July 16, 2010 | Created by WorkBot | work found |