Sur le bord d'un trottoir, une fillette abandonnée et couverte d'ecchymoses est interpellée par un magicien, aussi marchand de "bleu". Après lui avoir proposé un peu de sa poudre de bonheur, consterné par ce qu'il voit, l'homme au haut-de-forme entrevoit que cette couleur dont il n'imaginait que de belles évocations est aussi associée à de grandes souffrances, tels la solitude, l'abandon, le sentiment de culpabilité, la mort, la douleur, la violence, l'abus, la maladie, la faim d'enfants de ce monde. Voulant consoler la petite fille, le marchand lui remet un mouchoir pour sécher ses larmes et lui expose, en guise d'encouragement, d'autres "bleus" porteurs d'espoir.

Porté par une galerie de portraits (sans visage) d'enfants maltraités dans leurs contextes familiaux, un récit un peu maladroit, bien qu'il parte d'une bonne intention en voulant dénoncer ce triste état de fait, mais qui ne précise peut-être pas suffisamment ce qu'on a voulu associer à cette couleur dans un exercice poétique assez flou. Les peintures des personnages aux couleurs vives et joyeuses, entrent, quant à elles, en contradiction avec ce passage qui veut que l'enfant essuie ses larmes alors qu'elle n'a pas d'yeux, détail minime que les jeunes lecteurs auront tôt fait de relever. [SDM].