"Les sociétés européennes de la fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle sont marquées par de profondes transformations sociales et culturelles, mais aussi religieuses : une grande vague de réforme traverse alors tous les ordres réguliers. Les tenants de ce que l{u2019}on va bientôt appeler 'l{u2019}Observance' prônent un respect plus rigoureux de la règle tout en s{u2019}engageant dans la pastorale des laïcs, à une époque où les crises se succèdent au sein de l{u2019}Eglise séculière. Les religieuses prennent une part active à ce mouvement. Les moniales dominicaines, inspirées notamment par l{u2019}enseignement de Catherine de Sienne, commencent leur réforme dès 1385. Celle-ci se traduit par une réaffirmation de leur rôle contemplatif au sein de l{u2019}Ordre des Prêcheurs et, surtout, par l{u2019}élaboration de normes très sévères concernant la clôture, perçue comme la manifestation visible de leur consécration totale à Dieu. L{u2019}exemple des moniales dominicaines permet une double réflexion sur l{u2019}Observance. Tout d{u2019}abord, l{u2019}examen du statut complexe des moniales au sein de l{u2019}ordre dominicain conduit à s{u2019}interroger sur la 'nature' de ce mouvement de réforme, dont les objectifs ne peuvent être résumés à la simple volonté d{u2019}un 'retour' à la règle. La stricte clôture et le renouveau de 'la règle' doivent en fait être compris comme un appel plus général à la revalorisation de l{u2019}obéissance, vertu proprement monastique qui acquiert alors une véritable valeur sociale. De fait, l{u2019}Observance ne peut être comprise en-dehors du contexte social dans laquelle elle s{u2019}insère. Grâce à l{u2019}étude détaillée de la composition de deux communautés de moniales observantes dominicaines italiennes, c{u2019}est ensuite l{u2019}enracinement profond du mouvement de l{u2019}Observance au sein d{u2019}une société dont il épouse et dicte à la fois les nouvelles normes comportementales qui est mis en valeur."--P. [4] of cover.