A la fin de 1833, éclate l'affaire Stavisky, scandale d'affaires et d'Influences. Elle est exploitée à Fond contre le parti radical et le cartel des gauches, au pouvoir. Pour la droite et l'extrême-droite, battues aux élections législatives deux ans auparavant, et dont certaine éléments - Jeunesses patriotes, Camelots du roi, Croix de feu - préparaient un coup de force, l'occasion était Inespérée de discréditer la démocratie et le parlementarisme. Un coup de téléphone d'Édouard Daladier, chef du gouvernement, annonce, le 3 février, au préfet de police, Jean Chiappe qu'il doit quitter son poste pour prendre celui de résident général su Maroc. Le préfet refuse et répond au président qu'on le retrouvera dans la rue.
Des associations d'anciens combattants décident de manifester le mardi 8 février contre le limogeage de Jean Chiappe. Les nationalistes, eux-aussi, se massent sur la place de la Concorde, devant la Chambre, qu'ils menacent. Des coups de feu éclatent dans le tumulte. L'émeute a gain de cause : le président du Conseil démissionne. Gaston Doumergue, qui résidaità Tournefeuille, est appelé et constitue un gouvernement dit d'union nationale.
Mais le 12 février, la C.G.T., la C.Q.T.U., le parti socialiste et les communistes se retrouvent place de la Nation. Première esquisse du Front populaire : Ils sont entre cent et cent cinquante mille, pour la première fois unis depuis longtemps...Le 8 février 1834 est une date de la vie politique française. On ne saurait la détacher de l'histoire de l'avant-guerre, non plus que des suites qu'elle a comportées. Est-il besoin de souligner l'actualité de ce livre dans le contexte présent des tentatives de regroupement des partis de gauche ? En puisant aux meilleures sources et en faisant état de témoignages directs, Maurice Chavardbs a brossé l'histoire vécue des journées de février 1834 de façon complète et révélatrice. Son livre est un document d'une valeur Incontestable.