Hambis (Louis), Attila et les Huns, Paris, P.U.F., 1972 ; un vol. in- 16°, 128 p. (que sais-je, n° 1511)

Faire l'histoire des Huns n'est pas chose aisée. Textes et objets sont rares et d'interprétation difficile. Joachim Werner en sait quelque chose qui, il y a quinze ans, écrivit le seul travail d'ensemble sur l'archéologie hunique ; il considéra des objets ou des pratiques comme caractéristiques des Huns alors qu'elles concernaient les Sarmates. Louis Hambis, professeur au Collège de France, grand connaisseur de nomades, mongols ou autres, prédateurs de civilisation et aussi ennemis mythiques de notre Occident, propose de considérer comme caractéristiques des Huns «les formes abstraites de la décoration des revêtements de métal plaqué consistant en dessins en ronde bosse en forme d'écaillés ou réticulés, à bordures à bandes cannelées ; les garnitures à forme et décor géométriques très simples avec incrustations de pierres bigarrées disposées d'une manière assez fruste». Tout le reste (lui paraît) appartenir au fonds commun des 'nomades anciens' installés depuis la Pontide jusqu'aux confins du monde chinois» (p. 119). Hun des plus célèbres, Attila, amateur d'alcool et de liqueurs fortes, cruel et duplice. D'après Priskos, il aurait eu la taille courte, la poitrine large, la tête grosse, les yeux petits et enfoncés sous de fortes arcades sourcillières, le nez écrasé, le teint foncé presque noir, la barbe noire. Il succomba la nuit de ses noces d'une hémorragie — du nez ou de la gorge? — au cours de son sommeil. C'est de ce personnage de bande dessinée et des pirates assoiffés d'or, sans foi ni loi, dont il était le chef, qu'on trouvera une bonne description dans le petit livre des P.U.F. «L'histoire d'Attila est encore à écrire et celle des Huns demandera encore de longues recherches. Ce petit volume n'est qu'un essai où j'ai tenté de rassembler ce que je connais et de faire des hypothèses de travail pour toute la 'préhistoire' des Huns dont, en fait, nous ne savons pas encore grand-chose» (p. 127).

Albert d'HAENENS.

source : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1976_num_54_1_5557_t1_0247_0000_2